Oui, les neurosciences peuvent changer beaucoup de choses en matière d’apprentissage et de pédagogie, je le constate tous les mercredis :

Plonger dans le cerveau. Centrer la pédagogie sur l’apprenant. Lever les freins à l’apprentissage et éveiller le désir. Prendre ou retrouver le plaisir d’apprendre. Focaliser l’attention de l’apprenant. Jouer avec les émotions. Renforcer la mémorisation.

N’est-il pas limitatif de considérer que tous les cerveaux apprennent de la même façon? Cette question, soulevée par le professeur en neurosciences à l’Université de Washington, Jonh Medina, remet en cause les techniques d’enseignement traditionnelles. Afin de s’adapter aux changements actuels et aux attentes des nouvelles générations, la formation doit transformer ses pratiques.

Les recherches sur le fonctionnement de notre cerveau ont progressé rapidement ces dernières années grâce aux nouvelles technologies. Les découvertes des scientifiques permettent de mieux comprendre ce que nous sommes capables d’apprendre et comment nous sommes capables d’apprendre.

Découvertes et révolution :

Vers les années 90, que nous avons découvert que de nouveaux neurones se formaient à partir de cellules souches nerveuses à l’âge adulte. Jusqu’alors, nous pensions que nous naissions avec un stock de neurones qui se réduisait progressivement au cours de la vie. Ce phénomène de création de nouveaux neurones, appelé neurogenèse, se produit au niveau de l’hippocampe, région cérébrale essentielle pour la mémoire et pour l’apprentissage. Nous en avons également conclu qu’apprendre tout au long de la vie permet de mieux enregistrer et de remédier à la démence sénile. Avant ces découvertes, la formation pour adulte pouvait paraître aberrante à la lumière des connaissances neuroscientifiques de l’époque ! Aujourd’hui, elle devient totalement pertinente. Il est même indispensable qu’elle soit encouragée !

Pour réussir il faut suivre son chemin neuronal.

 Nos pensées, nos actions créent des connexions neuronales, qui suivent ces fameux « sillons neuronaux » en reliant les différentes zones du cerveau concernées. Plus nous pensons la même chose, plus nous effectuons les mêmes gestes, plus ces connexions se font aisément et plus ces chemins neuronaux deviennent faciles à emprunter, jusqu’à être intégré au « mode automatique » de notre cerveau en fréquence 20hz, celui qui demande peu d’énergie. C’est pourquoi, la répétition devient si importante pour changer nos habitudes, les nôtres et celles de nos apprenants. C’est pour cela que dans nos sessions, nous laissons une grande part à l’entraînement. Notons que ce qui est vrai pour nos habitudes comportementales l’est aussi pour le phénomène de la mémorisation.

Les neurosciences ont montré comment nous recréons nos souvenirs à chaque fois que nous les rappelons, en parcourant le chemin neuronal correspondant (nous ne stockons pas des « images » comme dans un album photo numérique, mais les moyens de les retrouver). Donc, plus nous nous rappelons une information, plus nous activons ce même chemin, et plus ce chemin deviendra une route départementale, une route nationale qu’il sera aisé et rapide d’emprunter.

Des clés pour accompagner le changement

Les neurosciences nous aident à comprendre comment nous réagissons face à différentes situations et donnent des indications sur la façon de les gérer.
Ainsi, notre système nerveux réagit très différemment selon que :
– la situation est simple et connue (avec une tendance naturelle vers le mode automatique) ;
– ou complexe et inconnue (le mode adaptatif devenant alors le plus approprié).

Un fonctionnement en mode agile

Les neurosciences amènent à se rapprocher des valeurs agiles dans la gestion de projet. Le mode du même nom permet d’optimiser la performance et fait bien appel au mode adaptatif. Par exemple, la plasticité du cerveau nous prouve que rien n’est figé. Nous sommes capables d’une certaine flexibilité mais aussi d’agilité dans les projets.

La science révèle que nous procédons par itérations, par des cycles que l’on peut décomposer en quatre étapes successives : prédiction, feedback, correction, nouvelle prédiction. Le cerveau humain a ainsi besoin de retour d’information (feedback) pour progresser. Les méthodes agiles offrent les mêmes opportunités avec des livraisons rapides, des boucles de validation qui permettent de rectifier le tir et de produire progressivement en accord avec les attentes du client.

Les neurosciences nous enseignent aussi qu’il faut du temps à notre cerveau pour mémoriser et changer. Il s’agit notamment de prendre du recul et d’accepter parfois de perdre du temps pour en gagner.

Chaque projet unique offre l’occasion de s’ouvrir à la nouveauté notamment via la puissance de l’intelligence collective. En effet, les neurosciences nous renseignent aussi sur la rigidité possible de nos schémas de pensée. Les sillons neuronaux régulièrement alimentés peuvent s’enliser et très naturellement se réactiver lors de situations similaires. C’est bien là que la confrontation avec l’autre conduit à sortir de ses pratiques habituelles.
Compte tenu des capacités exceptionnelles du cerveau humain, la science dévoile la valeur ajoutée du brainstorming par exemple, qui multiplie ses aptitudes et ouvre vers de nouvelles pistes. Les principes agiles nous amènent justement à miser sur « les individus et les interactions plutôt que sur les processus et les outils »

Les neurosciences dévoilent les leviers de motivation et suggèrent notamment de faire naître une émotion positive pour accroître l’engagement.

Pourquoi ne pas l’appliquer à la gestion de projet ? C’est ici qu’on peut imaginer une scénarisation du déroulement du projet. Raconter une histoire sur un ton humoristique, utiliser la métaphore d’une série qui se déroule en plusieurs épisodes pour présenter les différentes étapes du projet… Autant d’idées un peu décalées qui aideront les acteurs à se projeter et leur donneront envie de suivre le changement !

Neurosciences et apprentissage : Comment maximiser l’impact d’une démarche sur-mesure ?

L’approche sur-mesure intègre notamment les avancées neuro scientifiques pour piloter au mieux ces projets, particulièrement ceux de la formation professionnelle et de l’apprentissage. D’après différentes enquêtes réalisées sur le sujet, 50 % de la population pense que l’intelligence est une donnée acquise à la naissance. On fait avec ce que l’on a, en somme.
Les avancées scientifiques autour du cerveau tendent, elles, à prouver le contraire. L’individu possède 86 milliards de neurones dotés chacun de 1000 à 10000 connexions synaptiques pour communiquer entre eux. 

Chaque jour, de nouveaux neurones et de nouvelles connexions se créent. Cette machinerie complexe et prodigieuse permet à tout un chacun d’apprendre, encore et toujours, si tant est que l’apprentissage utilise à bon escient les subtilités de notre cerveau.

L’univers des possibles est donc immense et le potentiel humain semble ne plus se résumer à la simple notion réductrice de QI, à ce propos, lire aussi mon article : https://crealitecoaching.com/intelligence-emotionnelle/

Ainsi que : https://crealitecoaching.com/pnl/

Et : https://crealitecoaching.com/neurosciences-et-coaching/


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