Définition et caractéristiques :

L’écoute active est un concept né des travaux de Carl Rogers (1902-1987), psychologue américain. Initialement conçue et développée dans le cadre thérapeutique de l’entretien individuel (« Approche Centrée sur la Personne » – ACP) Pratiquer l’écoute active c’est mettre en œuvre des outils qui permettent d’entendre au plus près ce que l’autre a à me dire (relance, silence, reformulation, question ) de ce qu’il vit. Et en même temps, elle implique une attitude qui traduise chaleur, bienveillance , confiance, tout en garantissant une juste distance à l’autre, que Carl Rogers a appelé l’empathie.  Subtil équilibre, l’écoute active ne se réduit donc pas à une technique, mais est un savoir-être sans cesse à renouveler.

Pour Monsieur Rogers et en thérapie comportementale et en psychothérapie, les contenus émotionnels  d’une situation énoncée sont plus importants que les contenus intellectuels,  c’est du côté du cœur et non de la raison qu’il faut porter toute son attention et ce, quelle que soit la technique utilisée. Ici l’empathie prend toute sa dimension car sans authenticité, bienveillance et compréhension par l’implication du thérapeute (le tout totalement exempt de jugement et de critique), l’appréhension et la compréhension du cas ainsi que la connaissance de l’autre sera beaucoup moins profonde.

Toujours selon Rogers, savoir écouter repose sur le respect strict de cinq impératifs :  Nous allons ici les énoncer tout en sachant que la modularité du cadre d’intervention en thérapie cognitive et comportementale  autorise une adaptation de chacune des techniques utilisées par le thérapeute en fonction de l’état de départ du patient et des modifications à opérer.

Nous restons convaincus que la meilleure option est l’association des techniques et la souplesse en fonction du cas rencontré. 

Les cinq pré requis selon Rogers :

 Premièrement, L’accueil c’est-à-dire accepter l’autre tel qu’il est dans le respect et la considération pour installer le climat de confiance propice à la relation, c’est véritablement considérer son interlocuteur à ce moment-là comme la personne la plus importante du monde.

Deuxièmement être centré sur ce que l’autre vit et non sur ce qu’il dit,  grosse nuance qui signifie aller au-delà de ce que l’individu raconte pour accorder toute son attention à la façon dont la personne ressent les choses et les livre avec ses tripes.

Troisièmement,  il faudra s’intéresser à l’autre plus simple problème énoncé,  cela signifie que le plus important dans ce type d’écoute n’est pas le fait relaté mais l’impact du fait sur le sujet c’est-à-dire non pas le phénomène créateur de malaise mais le malaise installé sur le sujet en le prenant dans sa globalité et dans toute  sa complexité au niveau de la réception et du vécu de l’événement raconté. on sait d’ailleurs que c’est la rencontre du terrain et d’un événement qui en fait toute l’intensité ou la gravité, et non pas le seul cadre ou le seul fait. C’est bien la combinaison et la rencontre d’un terrain et d’un profil qui crée une réaction digne d’une réaction chimique. L’association de ces deux facteurs  nous donne un état d’arrivée à gérer et à traiter.

Dans l’écoute active, « l’Autre » a quelque chose à me dire qu’il ne me dira que si je m’intéresse à lui, et pas seulement à son message. Par l’écoute active, je permets à l’autre de se dire et de se révéler à lui-même. Mon écoute est active en ce qu’elle fait naître la parole de l’autre, elle permet à l’autre de s’exprimer véritablement.

Quatrième condition  de cette forme d’écoute et de montrer à l’autre qu’on le respecte : C’est donner à l’autre l’assurance que l’on respecte sa manière de vivre ou de voir les choses tout simplement si je puis dire…

  Cinquièmement il faut être un  miroir: Il s’agit, non pas d’interpréter « votre problème c’est cela » mais de se faire l’écho de ce qu’il ressent: « ainsi, vous ressentez profondément que… ». Tout l’art est ici de mettre en relief les sentiments qui accompagnent les mots de l’autre. En outre, selon Rogers, les deux attitudes fondamentales de la non-directivité et de l’empathie, devraient être prises en considération dans le contexte de l’écoute active.

  1. La non-directivité: L’essentiel de son approche est d’être centré sur « l’autre » sans toutefois mettre de la pression ou influencer l’attitude de l’autre.Être non-directif ne veut pas dire être inactif ou non-impliqué. Il s’agit plutôt de « sentir avec » l’autre, car cela est plus important que de partager une idée.
  2. L’empathie: L’empathie est « la capacité de s’inscrire dans le monde subjectif d’autrui pour le comprendre de l’intérieur ». L’empathie c’est « vouloir vivre le monde intérieur de l’autre comme si c’était notre monde à nous ». Cette attitude d’acceptation inconditionnelle donne une chance d’exposer pleinement son propos. Elle laisse à autrui le temps de son expression, la possibilité de dire.

La positivité de cette attitude libère une énergie qui pourra être aisément réinvestie dans la tâche à accomplir. L’absence de défenses réciproques permet d’accorder au discours un maximum d’attention, afin qu’il puisse être partagé et compris.

Il apparaît donc évident que nous tenons grand compte de cette technique au sein de la pratique que nous entendons mener du coaching thérapeutique et des thérapies cognitives et comportementales tout en gardant une souplesse dans l’adaptation du cadre au cas et au sujet dans un soucis exempt de rigueur et d’étroitesse qui est la carte d’identité et de visite de Créalité Coaching.

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